Vous venez d’être élu président de l’Ania. Quel constat faites-vous?Ces 5 dernières années ont été très compliquées: la crise n’a pas épargné l’industrie alimentaire et la guerre des prix a fait souffrir toutes nos entreprises. Si l’on s’arrête aux premiers chiffres, tout va bien: 161 Mds€ de chiffre d’affaires, presque 500?000 salariés, 9 Mds€ d’excédent commercial… Mais derrière, il y a aussi 300 défaillances d’entreprises en 2011, un peu plus en 2012, et un taux de marge qui, en 10 ans, est passé de 45% à 22%. Nos entreprises se sont adaptées, ont ajusté leur tir. Mais l’inquiétude est réelle: c’est la première fois que le développement de l’industrie agroalimentaire marque le pas. Chaque mois qui passe est plus dur. On n’arrive pas à sortir de l’ornière. La consommation est atone, voire en diminution. Les marges s’effritent encore. Les référencements sont difficiles. Et la réforme de la LME ne réglera pas tout. Il y a la loi, avec son application, son contrôle, ses sanctions, mais derrière, il y a une relation avec nos clients qu’il faut recréer. Cette guerre des prix ne sert plus personne. Ni l’industrie, ni la distribution. Mon prédécesseur, Jean-René Buisson, a réalisé un énorme travail. En particulier, il a rendu l’Ania incontournable auprès des Pouvoirs publics, ce qui est essentiel. Maintenant que cette page a été écrite, nous pouvons passer au chapitre suivant et changer d’approche.
Donc, vous n’avez pas le style “Buisson”…Jean-René Buisson a construit le projet et a fait