Comme chiens et chats. Qui, des agriculteurs bio ou des conventionnels, aura le dernier mot? Pour l’heure, si le nombre d’exploitations en bio a doublé en dix ans, elles ne représentent que 3,5% de la surface agricole utile (SAU). “Il n’y a pas eu de ruée vers l’or de l’agriculture biologique, note Yves Marin senior manager chez KurtSalmon. Malgré des prix de ventes en bio très alléchants, le phénomène de conversion n’est pas massif”. Un manque d’hommes et de moyens pas toujours facile à gérer, au quotidien. “Comme on n’est pas très nombreux sur le territoire, on ne peut pas se permettre d’acheter du matériel très performant pour le désherbage mécanique, un investissement lourd en agriculture biologique”, raconte Matthieu Lancry, agriculteur bio, installé en région Nord-Pas-de-Calais depuis 2006. Faute de trouver un transformateur dans sa région, ce dernier est contraint de faire transformer ses betteraves dans le Loiret: “Être plus nombreux nous permettrait de réaliser des économies d’échelle et de développer davantage de solutions techniques”.
La faute aux politiques?Pour Yves Belen, acheteur dédié au circuit bio chez Auchan, ce sont les politiques, les responsables de cette situation: ”Durant la campagne électorale, on a parlé sécurité, éthique de la finance, mais l’agriculture bio est restée absente des débats politiques. Si le monde agricole n’a pas la garantie de débouchés, c’est sûr qu’il ne va pas y aller?!”. Une position partagée par l’ensemble des acteurs du bio qui refusent de voir l’agriculture bio comme une niche mais bien comme un mode