Payer à la caisse. Le record historique est battu. Le prix du panier moyen des ménages n’a jamais été aussi haut : 137,60 € en novembre 2011. Une flambée qui s’élève à 4,4 % sur l’année 2011, soit 1,5 % de plus qu’en 2010 selon l’Observatoire des prix des Familles Rurales. De son côté, l’Insee dévoile que les prix à la consommation ont encore augmenté de 0,4 % en décembre. La consommation des ménages, elle, est en recul.
Le pouvoir d’achat se réduit comme peau de chagrin. En un an, le prix du café a explosé de 16 %, celui des viandes de 4 %, les jus de fruits 1er prix de 32 % (28 % pour les MDD, 19 % pour les marques nationales).
Payer des taxes supplémentaires. Et ce n’est pas fini. Les consommateurs devront encore mettre la main à la poche pour supporter la taxe soda et le relèvement de la TVA à 7 % sur une liste de produits quotidiens. Sans compter que, d’ici peu, la TVA dite sociale, qui devrait être mise en place alors que l’inflation n’a jamais été aussi haute depuis 3 ans, devrait encore grever les budgets des foyers les plus modestes, classes moyennes comprises.
Payer les pots cassés. Les consommateurs sont en ligne de mire avec, à la clé, une baisse drastique de leur pouvoir d’achat. Mais pas seulement. Pour l’industrie agroalimentaire, les nouvelles taxes devraient alourdir la facture de plus de 800 M€. Sans compter qu’ils devront jongler entre volatilité des matières premières et hausse des coûts d’énergie. Et les distributeurs ? “Ironie” du sort, l’étude publiée par Deloitte montre qu’ils affichent, cette année encore, une rentabilité et un chiffre d’affaires en hausse. Consentiront-ils, demain, à rogner un peu sur leurs marges pour donner un peu d’air au marché ?
Payer les choix politiques. La réponse reste entre les mains des choix politiques en matière d’économie. Faut-il privilégier la baisse du coût du travail, la relocalisation, la réindustrialisation au détriment du pouvoir d’achat ? Ou plutôt favoriser la consommation afin de relancer la machine ? Un modèle qui prendrait en compte les organisations professionnelles qui tirent la sonnette d’alarme, les PME exangues par une fiscalité sauvage et indistincte, les consommateurs étranglés. Un modèle économique qui répondrait aux missions essentielles de l’économie : assurer le bien-être des populations seules productrices de valeur. En attendant, on peut lire un extrait du communiqué de presse de Standard & Poor’s intitulé “République française : note non-sollicitée à long terme baissée à AA+ ; la perspective est négative”, où l’agence de notation affirme : “Un processus de réformes basé sur le seul pilier de l’austérité budgétaire risque d’aller à l’encontre du but recherché, à mesure que la demande intérieure diminue en écho aux inquiétudes croissantes des consommateurs en matière de sécurité de l’emploi et de pouvoir d’achat, entraînant l’érosion des recettes fiscales”. Clair, non ?