Halal. Un marché potentiel de quelque 5 millions de consommateurs en France et de plus de 10 millions en Europe. Un marché français en croissance de 27 % en 2010 à plus de 130 millions d’euros de chiffre d’affaires (hypermarchés, supermarchés, hard discount). Avec, en perspective, une année 2011 de consolidation et de maturation. Et, en première ligne, une concurrence de plus en plus marquée entre les différents acteurs.
Reste qu’industriels et distributeurs avancent à pas feutrés. Les enseignes généralistes tardent à mettre en avant les gammes de produits : faut-il réaliser des corners ? Des rayons spécialisés ? dispatcher par catégorie ? Créer des enseignes spécifiques ? Lancer une gamme MDD comme Casino et Carrefour ? De leur côté, les industriels font face aux acteurs historiques bien ancrés (Isla Délice, Medina ou Zakia Halal) même si, depuis deux ans, des marques comme Fleury Michon, Herta, Labeyrie, Pierre Martinet ou encore Maggi posent leurs jalons. Objectif : proposer une déclinaison halal de leurs produits en grande distribution.
Oui, mais… Le marché du halal reste complexe et son potentiel encore mal exploité. Il fait peur tout comme il attire. Il faut séduire, innover, pour répondre aux attentes de la nouvelle génération de consommateurs, plus avertie, qui entend profiter des plaisirs de la cuisine européenne tout en respectant les règles de la religion musulmane. Mais il faut en saisir les codes et les usages. Il faut créer des passerelles intergénérationnelles et faire le lien entre modernité et tradition. Il faut s’adapter à un marché de masse qui s’occidentalise.
Et, surtout, il faut gagner la confiance de consommateurs exigeants. La création d’une norme unique en matière de certification halal permettrait, sans doute, de franchir une première étape vers plus de crédibilité et de fiabilité.
De quoi booster ce marché en devenir…