Objet de convoitise, le marché brésilien de la distribution attire. La concurrence entre les acteurs du secteur prend même des allures de guerre froide quand il s’agit de savoir qui de Carrefour, Casino ou Walmart aura la plus grosse part du gâteau. Dans cette course à la première place, où tous les coups sont permis, ni la tentative de rapprochement de Carrefour pour entrer dans le capital du géant brésilien, Grupo Paõ de Açùcar (GPA), déjà détenu à 50 % par Casino, ni les rumeurs de vente de Carrefour Brésil à Walmart, l’été dernier, n’auront suffi à ébranler Casino qui, via Paõ de Açùcar, reste leader sur le marché.Cet engouement n’est pas nouveau, selon Corinne Fortuny, associée chez Logica Business Consulting : “Les entreprises internationales s’intéressent au marché brésilien depuis 20 ans. C’est Carrefour qui, le premier, s’est installé en 1975”. Un engouement qui, toutefois, s’est largement accru depuis l’arrivée de Casino au sein de GPA, en 1999, doublant ainsi le leader historique.Le groupe pèse, à lui seul, pas moins de 50 Mds de réals (22 Mds€) par an et représente 15 à 20 % du marché de la distribution brésilien. “GPA a été le premier à structurer le marché, en bâtissant des enseignes fortes : Paõ de Açùcar (supermarchés), Casa Bahia (magasin d’équipement), Extra Fàcil (enseignes de proximité) ou PontoFrio (électronique et informatique)”, continue Corinne Fortuny. Des magasins qui s’adressent à toutes les classes sociales, en particulier les classes moyennes émergentes hautes et basses dont le souci premier est de dépenser, après des années d’inflation. “Le Brésil, dans les années 80, était très volatile, avec beaucoup d’inflation. Aujourd’hui, tout cela est terminé. Le pays jouit d’une stabilité macroéconomique tout à fait remarquable, analyse Yves Zlotowski, économiste en chef de Coface. Les Brésiliens sont entrés dans une frénésie de consommation, ce qui explique que beaucoup de distributeurs s’intéressent à ce pays”.Huitième
