Points de Vente : Alors que, jusqu’ici, les distributeurs s’approvisionnaient essentiellement en Chine, on voit apparaître une nouvelle tendance de sourcing dans des pays plus proches. Pourquoi ?Pierre-François Kaltenbach : Côté retailers, en effet, les logiques de sourcing évoluent : le mouvement massif de sourcing en Chine (dite stratégie offshore) a connu quelques ratés. La hausse du yuan et du coût du travail (+30 % environ depuis 18 mois) conduit tout d’abord les distributeurs à diversifier leurs sources au profit d’autres pays asiatiques (Bangladesh, Vietnam, Pakistan…). Surtout, les distributeurs ont fait le constat du manque d’agilité des chaînes logistiques (engagements sur des volumes 12 mois à l’avance, incapacité à répondre aux changements de tendance en cours de saison pour le textile,…) générant des niveaux de démarque importants. D’où l’émergence d’une chaîne logistique near-shore répondant aux impératifs de réactivité (Portugal, Maroc, Tunisie, Roumanie, Bulgarie…).
Quels sont les avantages de ce double modèle ?Cela permet de réagir plus rapidement aux fluctuations de la demande. C’est le modèle Zara. En fonction du profil de la demande pour mes produits, je sélectionne la chaîne logistique qui optimise le rapport coût/réactivité. Les produits à cycle de vie long (chaussettes, tee-shirts blancs) sont sourcés dans les pays asiatiques, tandis que les vêtements dits “fast moving”, qui ne vivent que le temps d’une saison, sont fabriqués moins loin. En développant des cellules de prévision et de suivi des ventes très proches des magasins, je sais ce