Une enquête réalisée dans 10 pays, par Cofidis Business Solutions et Harris Interactive, confirme l’engouement des consommateurs européens pour les facilités de paiement.
La France est le pays d’Europe où le paiement fractionné séduit le plus. C’est ce qui ressort de l’enquête paneuropéenne de Cofidis Business Solutions (activités B2B de Cofidis), réalisée en partenariat avec Harris Interactive, sur les facilités de paiement. Autre enseignement fort : si les Européens on fait évoluer leurs habitudes d’achats ces 3 dernières années et ce sont tournés vers les facilités de paiement, l’inflation n’en représente pas la raison principale. L’enquête révèle ainsi que « le recours aux facilités de paiement, par les consommateurs, est un changement dans les habitudes de paiement véritablement structurel, et non conjoncturel. Dans le contexte économique et la tension sur les budgets liée à l’inflation, c’est bien la simplicité des solutions qui séduit le plus les consommateurs, tous pays confondus », souligne Arnaud Le Gall, directeur des partenariats chez Cofidis Business Solutions.
La contrainte de l’inflation
Plus de 9 Européens sur 10 font attention aux prix des produits qu’ils achètent et près de 9 sur 10 réfléchissent également beaucoup avant d’acheter. Ils sont 80% à déclarer acheter uniquement ce dont ils ont besoin. Dans un contexte de fortes tensions sur les prix, 7 Européens sur 10 (73%) dévoilent qu’ils ont réduit leurs dépenses spécifiquement en raison de l’inflation. C’est au Portugal, en Italie du Sud ou encore en Pologne, que les consommateurs déclarent être davantage sous pression.
Des changements d’habitude de paiement
Dans ce contexte, 45% des consommateurs européens disent avoir changé leurs habitudes de paiement ces 3 dernières années et, 36% d’entre eux, en faveur de l’utilisation des facilités de paiement. C’est davantage le cas en France, avec 47% des consommateurs qui l’affirment. Une tendance beaucoup plus marquée auprès des 18-34 ans (près de 60%), que ce soit en France ou dans les autres pays. La démocratisation des outils de facilité de paiement est la toute première raison avancée par les Européens pour expliquer ce changement (41%), en particulier en Espagne, au Portugal et en Pologne. Vient ensuite la baisse du pouvoir d’achat pour 36% (notamment en France pour 54%) puis, pour près de 20%, le fait que ces outils de paiement leur aient été proposés au moment de l’achat.
Facilités de paiement plébiscitées
Si l’utilisation du facilité de paiement est une évidence pour un tiers des Européens, la France se distingue par l’utilisation du paiement fractionné pour sa praticité.
De manière générale, le recours aux facilités de concerne surtout l’achat d’électroménager (49%), de produits tech et high tech (43%), Et de produits liés à l’aménagement de l’habitat (35%).
Ces facilités de paiement sont plus souvent proposées aux consommateurs européens sur Internet qu’en magasin. D’ailleurs, plus des deux-tiers des Européens disent avoir été informé des différentes solutions de paiement disponibles lors de leurs achats sur internet contre 50% en magasin. Reste qu’en pratique, les usages sont proches : un Européen sur 3 a eu recours aux facilités de paiement lors d’achats en magasin, de même pour leurs achats sur internet.
Les trois solutions de paiement les plus plébiscitées sont :
. Le paiement différé pour un montant moyen de 684 €. Cet outil est considéré comme pratique, rapide et simple par près de la moitié d’entre eux. Globalement, 34% les consommateurs européens ont recours au paiement différé lors d’un achat sur Internet ;
. Le paiement en 3 ou 4 fois pour un montant moyen de 734 € (en France, le montant moyen est de 516€). Cette solution perçue comme une manière de ses dépenses 55% des consommateurs européens qui y ont recours. Les consommateurs français qui en font usage se distinguent par rapport à la moyenne des consommateurs européens interrogés : près des 3/4 soulignent sa praticité (73%) ou sa simplicité (69%) et 70% y voient un moyen pour préserver leur épargne, ou encore pour monter en gamme (67%) ;
. Le crédit pour un montant moyen de 1135 € (en France : 763 €). Il apparaît comme une bonne solution pour monter en gamme ou pour faire face à des prix plus élevés pour près de la moitié de ceux qui l’utilisent.
Le paiement par carte bancaire prédomine
Si le paiement par carte bancaire en magasin ou sur internet est le plus fréquemment sollicité, il existe encore de fortes différences dans les usages selon les pays.
En magasin, près de 9 européens sur 10 utilisent en général leur carte bancaire comme moyen de paiement. En France, 94 % des consommateurs l’utilisent pour payer leurs achats. L’usage des espèces est encore relativement courant pour les 3/4 des Européens en magasin, mais seuls un quart dit y avoir finalement souvent recours (un chiffre tiré à la hausse par les consommateurs allemands, dont 50 % payent souvent en espèces). L’utilisation du smartphone séduit 46% des Européens, notamment en Suède et au Danemark avec Swish et Mobile-Pay, tandis que le porte-monnaie électronique semble commencer à se démocratiser davantage avec 43% des Européens qui y ont recours.
Sur Internet, la carte bancaire reste largement majoritaire : 8 Européens sur 10 (plus de 90% chez les consommateurs français, espagnol et danois). Vient ensuite le virement réalisé directement depuis le compte bancaire de l’acheteur : une option plébiscitée par 66% des consommateurs européens (en particulier les Néerlandais à 86% avec IDeal, et les Polonais à 87%). Le porte-monnaie électronique, en revanche, séduit davantage que les consommateurs lors de leurs achats sur Internet qu’en magasin, avec 64% des Européens qui disent l’utiliser (particulièrement en Allemagne, alors que les Français et les Belges semblent être moins adeptes que leurs voisins). Enfin, l’appétence des Européens en matière de paiement par QR code reste encore timide (33%).
Encore plus de flexibilité
49% des Européens qui ont changé leurs habitudes de paiement envisagent de continuer, notamment en France (55%). De fait, proposer des facilités de paiement dans son commerce est considéré comme un réel argument et un avantage commercial, d’autant que 78% des Européens déclarent toujours fréquenter les mêmes enseignes/sites Internet par habitude et, parmi eux, 86% des Français. Le fait de ne pas proposer de facilités de paiement peut entraîner, chez 45% des consommateurs européens, un comportement non favorable aux commerçants : 20% achètent dans ce cas, finalement, un produit moins cher ; 13% abandonnent leur panier (20% des consommateurs allemands) ; 12% changent d’enseigne. Demain, les consommateurs tendent à une plus grande liberté et flexibilité dans les usages et dans le choix de facilités de paiement qui leur seront proposés. Par exemple, 55% des consommateurs européens seraient intéressés par une application les accompagnant lors de leur achat, en leur proposant, au moment du paiement, toutes les facilités possibles (comptant, en plusieurs fois, en différé…), de manière à ne plus être tributaires de ce que proposent les commerçants. Les moins de 35 ans sont les plus intéressés (67%). L’engouement est particulièrement marqué en Italie (70%).
Méthodologie
9 872 interviews réalisées en ligne, dans 10 pays européens, entre le 28 février et le 8 mars 2024.
C.B.