Après un premier semestre mitigé, la foncière poursuit les projets de développement et entend intégrer le commerce dans la vie des quartiers.
L’arrivée des beaux jours a été synonyme de relance de la consommation. Au mois d’avril, les performances en valeur et volumes des centres commerciaux de la foncière Apsys (Muse, Beaugrenelle, Steel, Bordeaux Saint-Jean, etc.) ont dépassé le niveau historique de 2019 et la tendance s’est confirmée en mai, laissant espérer un rattrapage, au deuxième trimestre, d’un premier semestre mitigé. Sans surprise, les retail parks du portefeuille du groupe ont le mieux performé, plébiscités pour leur structure en plein air durant la pandémie. Les produits urbains, eux, ont retrouvé une fréquentation de quartier, plus forte sur la zone primaire. “Le centre commercial Muse, situé au cœur de Metz, a frôlé les + 30% de fréquentation, ce qui envoie un vrai signal favorable au commerce de proximité”, analyse Céline Poix, directrice générale adjointe d’Apsys. Le quartier qui, aux abords du centre commercial, s’est particulièrement développé, composé de bureaux, logements et d’un cabinet de santé, est devenu une véritable destination à part entière.
Leçons de la crise
Exit, donc, la pandémie, l’avenir se dessine avec des enseignes et un bailleur qui ont su tirer les leçons de la crise. “Après la période de crispations qui a suivi les premiers confinements, nous avons pu mener des échanges constructifs avec nos partenaires et 2021 a été une année riche en leasing. Les enseignes se sont remises en question et travaillé leur concept pour enrichir l’expérience client”, ajoute la directrice. Pour accompagner ses locataires, la foncière a opéré du “cousu main” dans les négociations pour recréer les conditions d’un dialogue et d’un travail commun. La période de renouvellement des baux qui s’ouvre est aussi l’occasion de repenser le mix marchand et d’apporter de nouvelles offres, notamment via les DNVB et le commerce éphémère. “Les enseignes qui sauront innover ressortiront gagnantes”, assure Manuel Tessier, directeur général adjoint d’Apsys. La foncière, elle aussi, se veut précurseur en devenant le premier centre commercial à accepter les paiements en cryptomonnaie. “Il ne faut jamais cesser de tester, aller de l’avant, inventer”, ajoute-t-il.
Projets de développement
À venir, plusieurs projets de développement d’Apsys qui se positionne comme animatrice et créatrice de lieux de vie et de commerce. Programmé pour une ouverture en 2023, le projet Neyrpic, situé au cœur de Saint-Martin d’Hères, qui prévoit la requalification des usines Neyrpic, vise à doter la commune d’espaces de vie, de loisirs et de partage attractifs et à contribuer à son développement économique, dans le respect des grands équilibres métropolitains, de l’histoire des anciennes usines et des exigences de la transition écologique. “Nous travaillons les lieux pour recréer des écosystèmes urbains et vertueux”, indique Manuel Tessier. De la même façon, le programme urbain Bordeaux Saint-Jean vise la création d’un quartier mixte animé et multifacettes, entre la gare Saint-Jean et la Garonne. Cette opération de “haute-couture urbaine” donnera naissance à un quartier inclusif, animé et vertueux, qui mixe les fonctions (logements, bureaux, hôtels, services et commerces), multiplie les parcours et anticipe les nouveaux usages. Elle devrait ouvrir ses portes en 2025.
“Le marché s’est rendu compte que construire la ville de façon cloisonnée ne fonctionne plus. Il faut en finir avec les immeubles mono-activité et intégrer une vision plurielle aux modes de construction des villes. Le commerce est le ciment de la cité, qui amène la vie et sert les quartiers. Il doit faire partie intégrante des programmes immobiliers”.
Manuel Tessier, directeur général adjoint d’Apsys