Les représentants des filières, dont l’agroalimentaire, ont été reçus par Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, pour identifier leurs besoins dans le contexte du conflit en Ukraine.
Après avoir engagé avec Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, un recensement des entreprises industrielles françaises particulièrement exposées aux conséquences économiques du conflit en Ukraine, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, a reçu le 2 mars, les représentants de l’ensemble des filières pour identifier plus précisément leurs besoins et les moyens à mettre en œuvre pour faire face à cette situation.
Filières agroalimentaire, automobile, aéronautique…
Agnès Pannier-Runacher a d’abord réuni, de manière séparée, les comités stratégiques des filières qui sont manifesté des préoccupations particulières sur la situation : l’aéronautique, l’automobile, l’agroalimentaire et la filière mine métallurgie. La ministre a ensuite réuni l’ensemble des 19 filières industrielles qui composent le Conseil national de l’industrie « pour faire un point plus général sur les problématiques qui peuvent être communes aux différents secteurs ou pour repérer des problématiques qui seraient spécifiques à ces filières, mais qui ne nous auraient pas encore été remontées », a-t-elle indiqué lors du point presse qui a suivi les réunions.
Identifier les difficultés d’approvisionnement
Concrètement, dans cette première étape, il s’agit d’identifier les conséquences en matière de difficultés logistiques, d’approvisionnement ou d’évolution des coûts de certains intrants. « Dès la semaine dernière, nous avons engagé un recensement des sociétés qui sont les plus concernées par d’éventuelles perturbations, souligne la ministre. Je pense à celles qui n’ont pas nécessairement sécurisé leurs approvisionnements en gaz naturel ou celles pour qui le coût du gaz naturel représente une part importante de leurs charges. »
Le ministère chargé de l’Industrie s’attache, prioritairement, aux sujets d’approvisionnement en identifiant ceux qui étaient naturellement réalisés auprès de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie. « Sur cette base, nous regardons également quels sont les niveaux de stocks disponibles, quels fournisseurs sont susceptibles de se substituer aux courants d’approvisionnements auxquels ces entreprises étaient habituées et, le cas échéant, quelles alternatives peuvent être mises en place en termes de nature de matériaux ou d’intrants pour réaliser la même fonction que les approvisionnements qui ne pourraient plus être là », précise Agnès Pannier-Runacher. Objectif : identifier, anticiper et rechercher des solutions très concrètes afin de faciliter l’action des entreprises au quotidien. La ministre déléguée à l’Industrie précisera, dans les jours à venir, l’organisation qui sera mise en place pour gérer ces sujets d’approvisionnement en lien étroit avec les comités stratégiques de filières.
Mesurer l’impact
Parallèlement, Agnès Pannier-Runacher a tenu à rappeler que la situation est inédite et les questionnements légitimes, en particulier ceux des PME et des ETI qui n’ont pas toujours l’accès à l’information. Elle a demandé aux industriels d’être « extraordinairement solidaires au sein de chaque filière et entre filières, et notamment entre donneurs d’ordre et sous-traitants ». Avant d’envisager un quelconque soutien, l’objectif du ministère est de mesurer l’impact de la « crise » ukrainienne sur la question des chaînes d’approvisionnement en matières critiques et les conséquences que pourraient avoir les éventuelles hausses des prix des intrants sur la capacité de production des sites français. Il s’agit aussi, d’anticiper les conséquences de l’application des sanctions économiques décidées par la communauté internationale et, éventuellement, les contre-sanctions que pourraient prendre la Russie afin d’éviter un problème plus durable d’approvisionnement.