Le mois de janvier 2021 s’est mal terminé pour une partie des enseignes du commerce spécialisé avec la décision du gouvernement de fermer toutes les activités dans les centres commerciaux de plus de 20 000 m² à l’exception des acteurs de la grande distribution alimentaire. ne décision qui peut, pour certaines enseignes, être lourde de conséquences, en particulier en fonction des stocks invendus à mi-soldes mais également en fonction du poids des magasins fermés dans le chiffre d’affaires global de l’enseigne. Le report des soldes avait déjà entraîné un début d’année très médiocre. L’ensemble du commerce spécialisé termine le mois en moyenne à – 3,5 % avec un impact particulièrement significatif sur l’équipement de la personne (- 17 %), la beauté-santé (-15 %) et le sport (- 12 %) impactés par la forte part du textile dans ses ventes, révèle Procos. Comme les mois précédents, l’équipement de la maison s’en sort mieux avec un mois en magasin à + 8 %.
Inquiétudes sur la durée de fermeture
Pour les enseignes Procos, 10 à 75 % des magasins sont fermés. De quoi créer de nouvelles inquiétudes car la durée de cette fermeture n’est pas connue. Le gouvernement a évoqué trois semaines à un mois mais aucune visibilité n’est actuellement proposée aux acteurs. Les enseignes restent aujourd’hui dans l’attente des propositions d’aides à l’ensemble des magasins concernés. Et, ceci afin que, comme le gouvernement s’y est engagé, ces commerçants ne soient pas pénalisés par une décision qui n’a pas été prise en raison de risques sanitaires dans les magasins mais pour réduire la circulation des Français.
Une décision prise au bénéficie de l’ensemble de la collectivité et de l’économie. Les dispositifs d’aides ne sont pas connus à ce jour. Procos participe aux discussions et recherches de solutions mais il est indispensable d’y voir clair rapidement. Selon la fédération, une fermeture plus longue de ces magasins dans les centres commerciaux fragiliserait l’ensemble des réseaux. Car les chaînes possèdent également des magasins dans les centres-villes. En cas de difficultés économiques, c’est l’ensemble du réseau qui est en danger ainsi que ses partenaires (franchisés, fournisseurs). “Il est vital que cette situation soit courte. Et, il est aussi indispensable de donner de la visibilité aux enseignes et à leurs collaborateurs pour que la situation soit supportable et vécue avec le moins d’injustice possible“, affirme Procos.
Fréquentation en chute libre
L’analyse de la fréquentation des points de vente de l’observatoire Procos/Stackr mesure depuis la fermeture des centres commerciaux révèle une fréquentation de – 53 % dans les centres commerciaux en moyenne, les plus grands sont à – 93 % et un accroissement de seulement + 4 % des magasins situés en centres villes. De tels chiffres illustrent : D’une part que les transferts entre centres commerciaux et centres-villes sont faibles. D’autre part, que les soldes ne génèrent pas de fortes dynamiques de flux. L’augmentation de la fréquentation des magasins de centres-villes serait très importante si l’on constatait un cumul du report des soldes et des transferts de clients vers les centres-villes.
Ces constats démontrent qu’en cas de fermeture plus longue, les réseaux seraient très vite fragilisés parce qu’il n’y a pas de report d’activité et cela augure dès à présent un très mauvais premier trimestre alors que 2020 a été fortement négative. Procos demande au gouvernement d’avancer rapidement sur la finalisation des aides massives aux points de vente fermés et une visibilité sur le processus de réouverture de ces magasins