3e Vendée Globe pour Maître CoQ qui, pour ses 50 ans, revient en Imoca avec Yannick Bestaven. Un esprit voile engagé dès 2009 pour renforcer l’identité de la marque en interne comme en externe.
Quand LDC rachète le groupe Arrivé, en 2009, Maître CoQ entend bien faire valoir sa marque. “Nous voulions donner du sens et travailler notre image, tant en externe qu’en interne. D’abord en tant que Vendéens, en participant au dynamisme du département via le Vendée Globe. Mais aussi pour que nos salariés et éleveurs ne se sentent pas “noyés” dans un grand groupe de plus de 5 000 personnes. Fédérer nos équipes en confortant l’identité de Maître CoQ, c’est ce qui nous a amené à ce projet d’entreprise lié à la voile”, explique Christophe Guyony, directeur général de Maître CoQ. Après
la 3e place décrochée en 2016 sur le Vendée Globe avec Jérémie Beyou qui avait été contraint d’abandonner 4 ans plus tôt sous les mêmes couleurs, Maître CoQ avait décidé de ne pas poursuivre en Imoca en se retirant du sponsoring. “Jérémie avait des projets plus ambitieux et, de notre côté, nous souhaitions répartir notre communication entre différents supports, comme la télévision”, précise-t-il. Pour autant, l’entreprise continue d’évoluer dans la voile, notamment en organisant et donnant son nom à une épreuve du circuit Figaro, la Solo Maître CoQ. Mais pour fêter ses 50 ans en 2019, la marque annonce son retour en Imoca avec un partenariat de 3 ans avec Yannick Bestaven, un nouveau bateau (à foils) et de nouvelles couleurs (le vert en plus), “pour symboliser notre engagement RSE baptisé Inspiré. En tant que volailler, nous vivons au cœur de notre territoire avec plus de 1 000 éleveurs partenaires en Vendée et en Auvergne. Nous voulons faire connaître nos engagements pour le mieux nourrir et le mieux préserver. La couleur verte du bateau fait notamment référence à notre collaboration avec TerraCycle pour le recyclage et la valorisation de nos déchets plastiques. Nous créons des points de collecte partout en France sur la base du volontariat, et nous prenons en charge le transport des box chez le recycleur qui se charge, ensuite, de valoriser les déchets”, raconte Christophe Guyony.
Énergies renouvelables
Un engagement qui fait écho aux valeurs de Yannick Bestaven, sensible aux énergies renouvelables. Après son abandon aux premières heures du Vendée Globe 2008, suite à un démâtage dans le Golfe de Gascogne, le skipper, ingénieur de formation, crée Watt&Sea, en 2009, avec son ami Matthieu Michou, une entreprise qui développe une nouvelle génération d’hydrogénérateurs dont plusieurs Imoca du Vendée Globe sont équipés. Une hélice immergée à l’arrière du voilier, tourne
grâce au mouvement et à la vitesse du bateau et permet de s’alimenter en électricité. “Nous partageons les mêmes valeurs : entrepreneur et engagé. C’est aussi pour cela que nous avons signé avec lui en 2018”, ajoute-t-il.
Maître CoQ s’aligne, ainsi, pour son 3e Vendée Globe. Ce sera le 2e pour Yannick sur l’ex Safran II – un des premiers bateaux à foils – qu’il rachète fin 2018 à son ami Roland Jourdain. “Yannick voulait le remettre aux normes tel qu’il le souhaitait. Il a pu s’appuyer pour cela sur l’écurie Kaïros de Bilou (ndlr Roland Jourdain) qui connaît le bateau par cœur. Il est moins rapide que les Imoca de dernière génération, mais l’objectif était de le fiabiliser totalement pour pouvoir tirer sur la machine le plus possible et essayer de suivre le rythme des nouveaux foilers”, explique Christophe Guyony. Roland Jourdain est, d’ailleurs, le remplaçant de Yannick en cas de souci avant le départ. Ils suivent les mêmes préparations physiques mentales et seront confinés tous les deux de leur côté.
L’envie de partager
Depuis 2019, Maître CoQ multiplie les initiatives pour partager l’expérience tant en interne qu’en externe. Quelque 200 personnes ont pu monter à bord. Des challenges ont été organisés dans l’entreprise pour créer une émulation et fédérer les équipes : tournoi de baby-foot aux équipes mixtes, jeux de kermesse, fléchettes, concours photo… Les gagnants de chaque
site ont pu, ainsi, aller faire un tour en mer sur le bateau. Tout comme les clients de l’entreprise. “Yannick est un des rares à accepter des personnes à bord. Il est très engagé à nos côtés, de façon naturelle. Nous ne nous sommes pas trompés sur le bonhomme, se réjouit Christophe Guyony. Pour Noël, l’an dernier il a désossé des chapons et cuit des poulets avec nous. Il s’est déplacé dans les usines et dans les élevages. Il vient rencontrer nos salariés fréquemment. Il est allé à la rencontre de 3 écoles pour leur transmettre des kits que nous avons conçus. Et il était ravi !” Avant le départ, Maître CoQ fait bien évidemment découvrir son esprit voile et ses produits au grand public. Et pendant le Vendée Globe, la marque organise une course Virtual Regatta avec ses équipes et clients. Un challenge est d’ailleurs prévu sur l’ensemble du groupe LDC.
Le rêve ? “Que le bateau et la marque soient sur le podium. Nous sommes très sereins sur la fiabilité de Maître CoQ IV. Un énorme travail d’optimisation a été réalisé pour tirer toute la quintessence de la machine. D’ailleurs, Yannick est arrivé à peine 4 heures après Jérémie Beyou sur la Valso-Vendée Arctique-Les Sables D’Olonne. On a un mec sympa à bord, un gros teigneux qui ne lâche rien. C’est un très bon marin qui n’a pas froid aux yeux, solide physiquement et mentalement, reconnaît-il. Mais avant, tout, c’est une aventure unique que l’on a envie de partager. Ces marins sont exceptionnels !”
Yannick Bestaven
Esprit d’entreprise
“Tout va bien, le bateau est prêt. On a pas mal navigué. Tous les voyants sont au vert. Les équipes de Maître CoQ sont très motivées. Je suis hyper content de pouvoir partir dans ces conditions-là. Les résultats, on verra ça après. Déjà l’objectif de terminer la boucle. Pour moi ce sera déjà énorme. J’ai pris le départ en 2008, mais ça s’est vite arrêté avec le
démâtage. Si je suis dans le coup, il y aura moyen de faire un bon résultat parce que j’ai un bateau et un peu d’expérience, mais l’objectif principal va être d’aller au bout parce que c’est un sacré marathon pour le bateau et pour le bonhomme aussi… L’objectif, c’est de faire le mieux possible et de prendre beaucoup de plaisir.
En termes de fiabilité, mon bateau est éprouvé, ça s’est important. Je ne vais pas aussi vite que les grands foilers, par contre, si j’arrive à l’entrée des mers du Sud, comme j’ai pu le faire sur la Vendée Arctique, dans les 5 ou 6 premiers, je pense que derrière il peut se passer beaucoup de choses, parce que ce sera une course par élimination, comme l’est à chaque fois le Vendée Globe. Il faut essayer de tenir le rythme, d’être dans le bon wagon – même si je vais un peu moins vite – pour après, peut-être, bénéficier d’horizons plus favorables.”